Je continue sur les listes en 10 points avec, cette semaine, les 10 questions à poser au prestataire en charge de la réalisation de votre site Internet.
Fort des conseils précédents vous êtes maintenant prêt à réaliser un site web, cependant, l’informatique ne vous passionne pas et vous n’avez guère le temps de vous lancer dans l’aventure seul. Bien sûr votre neveu, étudiant en informatique, vous a proposé de vous réaliser votre site web et, bien que la proposition était alléchante vous vous êtes rappelé la dernière fois qu’il a voulu vous aider à nettoyer les « virus » et autres « spywares » sur votre ordinateur, opération qui s’est terminée chez un spécialiste qui a du passer un certain temps à tout vous remettre en état pour une somme non négligeable…
En tant que professionnel vous préférez finalement faire appel aux services d’un professionnel qui saura vous accompagner dans la tâche. Avant de vous lancer soyez-sûr de bien vous entendre sur le contenu de la prestation vendue. Le prestataire peut intervenir sur tout ou partie de la réalisation du site Internet, le meilleur moyen d’éviter les incompréhensions ou les litiges est de savoir qui fait quoi. Avant de le choisir voici quelques questions que je vous conseille de lui poser, les réponses à ces questions devraient de toute façon figurer dans le contrat que vous co-signerez avant le démarrage de la prestation
1 – Qui est le propriétaire du nom de domaine ?
Bien souvent le prestataire vous propose de déposer et gérer pour vous le nom de domaine (par exemple ma-societe.com), la majorité des prestataires vous demanderons de signer une décharge le laissant agir en votre nom tant sur la partie technique qu’administrative avec les Registrar (nom barbare désignant une société gérant un registre de noms de domaines), mais il arrive encore quelque fois que certains prestataires ne faisant pas signer ce genre de décharge utilisent le fait d’être dépositaire du nom de domaine pour garder un client qui voudrait changer de prestataire.
Bien sûr si le nom de domaine fait référence à votre marque, votre activité ou nom de société vous serez sûr de le récupérer en faisant une action en justice mais qui bien souvent la société victime de ce genre de chantage préfère rester chez un prestataire dont elle est mécontente ou repartir à zéro sur un nouveau nom de domaine (perdant ainsi le travail de référencement fait sur le précédent et devant recommuniquer sur de nouvelles adresses e-mail) plutôt que d’entamer une longue et coûteuse démarche en justice.
Mon conseil : n’hésitez pas à confier la gestion technique et administrative de votre nom de domaine à votre prestataire mais soyez-sûr de disposer d’un écrit disant qu’il agit en votre nom et vous permettant de récupérer cette gestion à tout moment.
2 – Qui est le propriétaire de la charte graphique ?
La charte graphique de votre site est votre identité visuelle sur Internet, que vous la fournissiez au prestataire ou qu’il la réalise pour vous cette charte graphique doit :
- vous convenir : puisqu’elle sera associée à votre image sur Internet il faut que cette image vous corresponde, n’hésitez pas à dire au prestataire ce qui ne vous plait pas lors de la présentation et n’acceptez pas ce qui ne vous plait pas ;
- vous appartenir : si vous décidez de changer de prestataire, de la décliner sur vos papiers à entêtes, etc. vous ne pouvez pas rester dépendant d »un prestataire qui peut, du jour au lendemain dire qu’elle lui appartient ;
- être évolutive : le prestataire doit être) à même de pouvoir faire évoluer cette charte selon vos besoins et demandes durant la vie du site Internet, bien sûr chaque évolution fera probablement l’objet d’un avenant au contrat.
Mon conseil : que vous réalisiez la charte graphique vous même en demandant au prestataire de l’intégrer ou que vous lui confiez le soin de la réaliser assurez-vous de disposer d’un écrit faisant de vous le seul propriétaire. N’acceptez pas une charte graphique qui ne correspond pas à l’image que vous souhaitez donner de votre société sur Internet.
3 – A qui appartiennent les développements ?
Lors du lancement de sont site Internet on se soucie rarement de savoir qui est propriétaire des développements techniques et puis si pour une raison ou une autre on décide un jour de changer de prestataire on se retrouve à se demander ce que va devenir le site ?
Votre site Internet doit être en mesure de fonctionner, sur la base de pré-requis techniques, chez n’importe quel hébergeur, ce qui signifie que si demain vous souhaitez migrer votre site de chez votre prestataire vers un autre hébergeur vous devriez être en mesure de pouvoir le redéployer intégralement et de façon transparente pour les internautes.
Mon conseil : vérifiez que le contrat précise que vous êtes propriétaire des développements spécifiques réalisés pour votre site web. Idéalement demandez à ajouter au contrat (s’il ne le précise pas déjà) une clause d’assistance à la migration (à vos frais) vers un autre hébergeur si vous le souhaitez.
4 – A qui appartient le contenu du site Internet ?
Il arrive qu’une société demande à son prestataire de rédiger les contenus de son site web – en général le prestataire dispose d’une expérience en la matière assurant un contenu optimisé pour le référencement naturel. Ce contenu, tout comme la charte graphique va vous représenter sur Internet, il est important que vous l’ayez validé avant publication.
Mon conseil : assurez-vous que tous les textes et images mis en ligne sur la version définitive du site Internet soient toujours validées par vos soins avant publication; soyez sûr d’être le propriétaire de ces contenus.
5 – Quel est le périmètre fonctionnel de mon site web ?
Il m’est arrivé de voir des prospects ou clients me dire que le site réalisé par un précédent prestataire ne leur convenait pas car bien souvent des fonctionnalités sont évoquées durant les discussions commerciales mais ne voient jamais le jour pendant la phase de réalisation. En général à la question : « aviez-vous rédigé et/ou validé des spécification fonctionnelles ? » mon interlocuteur tombe des nues et me demande de quoi il s’agit.
Sans vouloir rentrer dans les détails ce que l’on appelle « spécifications fonctionnelles » est un document, issu du travail entre le client et son fournisseur qui défini comment doit fonctionner le système qui sera réalisé pour le client. Il est rarement nécessaire de rédiger un pavé de 200 pages pour un site web mais il faut s’assurer que tous les besoins fonctionnels seront couverts par les développements. Plusieurs méthodes existent : le cahier de spécifications fonctionnelles, les use case (cas d’utilisation) décrit en UML, les use case rédigés, les use case rédigés simplifiés, etc.
Quelle que soit celle proposée par votre prestataire soyez sûr de valider le document final, la règle à ne pas oublier est : tout ce qui figure dans le document devra être réalisé par le prestataire mais le prestataire ne s’engagera à réaliser que ce qui est contenu dans ce docuement. c’est ce document qui servira au prestataire à réaliser le cahier de spécifications techniques détaillées et/ou le cahier des charges qui serviront à cadrer la réalisation de la prestation. Il vaut mieux parfois abandonner une fonctionnalité et la faire figurer dans une évolution future du site mais s’assurer que toutes les fonctionnalités de base seront présentes dès la première version du site.
Mon conseil : prenez le temps de rédiger un document qui décrit le fonctionnement complet souhaité de votre site Internet, votre prestataire peut (et doit) vous aider dans cette démarche. Lorsque vous êtes d’accord co-signez le document et annexez-le au contrat, c’est ce document qui servira de référence en cas de litige.
6 – Suis-je obligé de faire figurer un lien vers le site du prestataire sur mon site Internet ?
Bien souvent les prestataires chargés de la réalisation de site Internet ajoutent, sans demander l’accord du client, un lien vers leur site Internet en bas des pages du site du client. De cette façon le prestataire gagne du référencement pour son site Internet (puisque chaque lien vers son site lui fait gagner du poids dans les résultats des moteurs de recherche) et il en profite pour faire sa publicitén se disant qu’un internaute ayant bien aimé votre site cliquera sur le lien et pourra éventuellement lui en commander un.
Cette pratique est souvent utilisée par de petites agences ou travailleurs indépendants qui profitent de cet espace pour se faire de la publicité que vous payez pour lui. Il est très rare qu’un grosse agence utilise cette méthode.
Mon conseil : demandez à votre prestataire s’il compte ajouter un lien vers son site Internet en bas de vos pages. Si c’est ce qu’il compte faire alors demandez une réduction sur les tarifs de réalisation (à titre de vente d’espace publicitaire), si vous ne souhaitez pas de ce lien précisez dans le contrat que le prestataire n’aura pas le droit de le faire !
7 – Est-ce que le prestataire pourra communiquer sur la réalisation de votre site ?
Votre site web constituant votre image sur Internet vous devez rester maître de la communication qui est faite sur votre site, et donc votre imagee. Tous les prestataires disposent d’un portfolio où ils affichent leurs réalisations, tant que le prestataire ne fait que lister ses réalisations de cette façon je ne pense pas que cela puisse poser problème, par contre veillez à limiter l’utilisation qui est faite de votre image.
Mon conseil : faites un communiqué de presse commun au lancement du site. Il est bon de prévoir une clause dans le contrat spécifiant que le prestataire pourra utiliser votre site dans son portfolio comme référence, cependant limitez l’utilisation à un usage restreint.
8 – Qui seront mes interlocuteurs ?
Lorsque l’on fait appel à une agence de plusieurs personnes il est important de savoir qui seront les interlocuteurs. En effet bien souvent le contact commercial fait place à un gestionnaire de compte et à un chef de projet technique qui seront vos contacts dans la société une fois le contrat signé. Il est important de savoir vers qui se tourner.
Mon conseil : faites figurer en annexe du contrat une liste d’interlocuteurs et de leur responsabilité (contact commercial, contact technique, etc.) de cette façon en cas de question ou problème vous saurez tout de suite vers qui vous tourner. Organisez une réunion de lancement de projet en présence de tous les interlocuteurs passés et futurs.
9 – Quelles sont mes garanties ?
Demandez au prestataire quels sont ses engagements, il doit :
- s’engager sur des spécifications fonctionnelles : comme vu au point 5, vous savez à quoi vous attendre ;
- s’engager sur ses développements : pendant combien de temps après votre validation de la recette il accepte d’intervenir sur un bug ;
- s’engager sur un planning de réalisation : à quelle date le site sera livré en recette, à quelle date le site sera-t-il mis en production… Sachez rester souple tout en restant exigeant ;
- s’engager sur des délais de rétablissement en cas de coupures de services sur lesquelles il peut agir.
Mon conseil : il faut que ces critères apparaissent dans le contrat ou une de ses annexes, il est envisageable de prévoir des pénalités en cas de non respect des engagements par le prestataire.
10 – Serais-je premier dans les résultats de Google sur le mot-clé « tartampion » ?
Une fois votre site lancé il faudra qu’il sorte dans les résultats des moteurs de recherche, si possible sur la première page et encore mieux tout en haut de cette première page.
Si le prestataire a bien conçu et réalisé votre site Internet vous pouvez compter sur le référencement naturel pour commencer à apparaître dans les 5 premières pages des résultats de recherche. Pour aller plus loin il faudra continuer à travailler, je vous invite à lire mon article réaliser son site Internet en 10 étapes pour en savoir plus. Votre prestataire pourra vous aider dans cette démarche mais attention aux promesses impossibles ! Arriver en haut de la première page des résultats de recherche est long et fastidueux.
Mon conseil : votre prestataire peut vous aider ou vous proposer une assistance au référencement mais méfiez-vous des promesses qu’il ne pourra pas tenir ou demandez-lui de s’engager sur des résultats avec des pénalités s’il ne tient pas ses promesses.
Conclusion
Comme toujours ceci n’est qu’une approche du problème qui montre surtout que l’important est de définir un cadre contractuel entre vous et votre prestataire tout en veillant à ce que tout le monde y trouve son compte !